Test réussi pour la défense aérienne algérienne

La valeur de la récente opération de l’Armée nationale populaire réside dans la confirmation de l’efficacité et de la compétence de ses unités de défense aérienne, ainsi que dans leur réussite à gérer les drones, notamment avec l’augmentation de leur utilisation par la majorité des armées mondiales et leur capacité à perturber les systèmes de défense aérienne dans les guerres récentes.
Le système de défense aérienne algérien a réussi à détecter un drone armé volant à une altitude ne dépassant pas 6 km, pouvant atteindre 8 000 mètres (8 km). Le drone détecté à cette altitude présente une faible signature radar, rendant sa détection par les systèmes d’alerte précoce difficile, n’étant possible qu’après entre 15 minutes et une demiheure de vol dans la zone de portée du radar. De plus, certains drones “Bayraktar” ont effectué des missions dans des zones derrière le radar lors de la guerre en Ukraine en 2022, à une distance de 80 km, revenant sans être touchés. On s’attendait à ce que les forces de défense aérienne algériennes interviennent rapidement contre l’avion qui a pénétré l’espace aérien algérien audessus de la région de Tinzaouatene, car les instructions sont très claires : abattre tout objet aérien étranger pénétrant l’espace aérien algérien, d’autant plus que la région concernée est une zone résidentielle située dans le sud de l’Algérie.
Conformément au protocole suivi par les forces de défense aérienne de n’importe quel pays, l’abattage d’un drone se fait en deux étapes : la première consiste à repérer et identifier le but avec une grande précision, suivie de l’alerte, puis de la sélection de l’arme à utiliser pour abattre l’appareil, que ce soit des missiles guidés, des mitrailleuses lourdes ou une combinaison des deux. En règle générale, ces procédures se réalisent en moins d’une seconde de manière automatique, bien que parfois une décision du commandant militaire soit nécessaire en fonction de la gravité de la situation et de la menace.
Le système de défense aérienne algérien a mis moins de 10 secondes pour gérer le drone, un temps record que les systèmes de défense des grandes puissances atteignent généralement lors des exercices et manœuvres. Pour comprendre l’exploit militaire réalisé par le système de défense aérienne algérien, il convient de rappeler des incidents survenus lors des deux dernières grandes guerres, la guerre en Ukraine et le “déluge de l’AlAqsa” à Gaza et au Liban. En Ukraine, les forces de défense aérienne russes ont mis plus de trois mois avant de réussir à abattre des drones de type Bayraktar au printemps et en été 2022.
Les systèmes de défense aérienne sionistes, parmi les plus modernes et les plus performants au monde, ont échoué à abattre environ 38 drones venus du Liban, d’Irak, de Gaza et du Yémen, et plusieurs drones ont atteint des cibles très sensibles sur le territoire occupé. Un autre exemple significatif s’est produit en Arabie Saoudite en 2019, lorsque des drones yéménites ont atteint des installations en territoire saoudien sans que le système de défense Patriot américain moderne ne puisse les intercepter. La même chose s’est produite avec les systèmes THAAD américains de dernière génération, le Dôme de fer et la fronde de David israélienne lors de la guerre à Gaza en 2024, ainsi que l’échec des défenses russes, y compris les S300 et Pantsir, lors de guerres en Syrie et au HautKarabakh, face à des drones similaires à ceux abattus par la défense aérienne algérienne. Cela montre deux choses : premièrement, que l’armée algérienne tire de manière optimale des leçons des guerres récentes et évite les erreurs commises par d’autres armées, et deuxièmement, qu’elle bénéficie d’un entraînement intensif et régulier dans toutes les branches de l’Armée nationale populaire.
Les experts militaires soulignent que les drones possèdent de grandes capacités pour tromper les systèmes de défense aérienne. Cela s’explique par le fait que les radars traditionnels des systèmes de défense ne peuvent pas détecter les petits drones, car ces derniers partent de lieux inattendus pour le radar, ce qui perturbe les défenses aériennes. De plus, les moteurs des drones sont relativement froids par rapport aux moteurs des missiles, car ils fonctionnent généralement avec de petits moteurs à combustion interne ou sont alimentés par batterie. La plupart des drones sont fabriqués en plastique ou en matériaux composites, certains avec des matériaux modernes en carbone, ce qui rend les parties métalliques (souvent petites ou invisibles) difficiles à repérer pour les radars, ce qui a rendu difficile la détection des drones Bayraktar lors de la guerre du Caucase, où les radars russes fabriqués pour l’Arménie n’ont pas détecté la majorité de ces appareils.
De nombreux rapports médiatiques ont indiqué que le drone abattu dans le sud du pays était de type ” Bayraktar Akinci “, mais les sources officielles confirment que le Mali dispose de drones “Bayraktar TB2”. Le Mali a reçu, selon un communiqué officiel, deux escadrons de drones “Bayraktar TB2” en janvier 2024, lors d’une cérémonie officielle. Il est impossible d’abattre ce type de drone avec des mitrailleuses lourdes de type “Shilka” soviétique à moins qu’il ne vole à une altitude ne dépassant pas 2 000 mètres.