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Sixième réunion à Paris pour formaliser l'”accord de restitution”

Le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron ont annoncé la reprise des travaux de la commission sur la mémoire commune des historiens français et algériens, créée par leur décision en août 2022. Les deux présidents ont donné leur feu vert pour relancer les travaux de la commission après environ dix mois d’arrêt, dans un esprit de détente, de réconciliation et de reconstruction des relations qu’ils se sont engagés à développer.

Les deux responsables ont réaffirmé, lors d’un appel téléphonique que le président Tebboune a reçu de son homologue français à l’occasion de l’Aïd elFitr, leur volonté de reprendre le dialogue fructueux qu’ils avaient instauré par la déclaration d’Alger d’août 2022.

Le communiqué précise que Tebboune et Macron ont noté des progrès importants en matière de mémoire, notamment avec la création de la commission conjointe d’historiens français et algériens, le retour des dépouilles des martyrs de la résistance et la reconnaissance de la responsabilité dans l’assassinat des martyrs Ali Boumendjel et Larbi Ben M’hidi.

Les deux présidents ont également salué les cinq réunions qui ont eu lieu entre les historiens des deux pays en France et en Algérie au cours des trois dernières années (qui ont cessé en juin 2024). Selon le communiqué de la présidence, ils ont exprimé leur détermination à poursuivre ce travail mémoriel dans un esprit de détente et de réconciliation, afin de finaliser le processus de reconstruction des relations entre les deux pays.

Sur la base du souhait des deux présidents, la commission reprendra ses travaux “immédiatement” et se réunira prochainement en France. Ses résultats et propositions concrètes seront présentés aux deux présidents avant l’été 2025, selon le communiqué de la présidence.

Le président Tebboune n’a pas caché, lors d’une interview avec le journal français l’Opinion en février dernier, ses “grandes espérances” quant à la possibilité de surmonter les différends liés à la mémoire. Il a également évoqué la décision de créer la commission conjointe pour écrire l’histoire, un sujet qui demeure une source de peine pour les Algériens.

Il y a environ deux mois, Tebboune a réaffirmé la volonté de l’Algérie de “séparer le dossier de la mémoire de la politique et de ses pratiques”, en évoquant ses réceptions successives de l’historien français Benjamin Stora, qu’il estime “très respecté” pour son travail en collaboration avec les historiens français et algériens.

Il convient de rappeler que l’historien français Benjamin Stora, président de la commission mémoire algérofrançaise, avait annoncé en novembre 2024 la suspension des travaux de la commission après cinq réunions depuis sa création, précisant que cet arrêt avait été imposé par “l’intervention de facteurs politiques et diplomatiques”.

Les déclarations de Stora ont été faites à la suite de la cinquième réunion et du communiqué conjoint de la commission après l’entretien qui a eu lieu à Alger en juin 2024. Lors de cette réunion, les deux parties se sont accordées sur la présentation d’une liste comprenant 36 objets pillés par l’armée coloniale française en Algérie entre 1830 et 1962, objets que l’Algérie a demandés symboliquement dans le cadre de la visite que le président Tebboune devait effectuer à Paris l’automne dernier. Cependant, les autorités françaises ont tardé à établir et présenter cette liste aux autorités algériennes.

 

Avec la reprise des travaux de la commission et l’établissement d’un calendrier pour la remise de son rapport final aux deux présidents avant l’été prochain, des questions se posent quant à savoir si le président Macron a surmonté les difficultés rencontrées dans la gestion de ce dossier sensible, et si cette foisci il pourra se débarrasser de l’influence des cercles autour de lui, qui ont entravé la mise en œuvre de l’accord de juin dernier, notamment en ce qui concerne la restitution des objets pillés à l’Algérie.

Le sixième et crucial rendezvous de la commission aura lieu en France, pour concrétiser l’”accord de restitution” issu de la cinquième réunion des historiens des deux pays en mai 2024. La commission algérienne attend donc des signaux positifs pour avancer dans ce dossier, notamment en ce qui concerne la liste des objets historiques symboliques prêts à être restitués par la France.

Le futur entretien entre les deux comités aura une importance particulière pour concrétiser les engagements pris par les membres français de la commission, en particulier la restitution de tous les archives de l’État algérien avant la colonisation, ainsi que tous les documents symbolisant l’existence de la nation algérienne et ses relations diplomatiques avec le reste du monde, et ce, incluant les objets des chefs et résistants de la lutte contre l’occupation française.

Les jours à venir permettront de mesurer la sincérité et la volonté du gouvernement français de poursuivre les démarches et efforts en vue d’une résolution juste et équitable de ce dossier délicat, qui, comme l’a rappelé le président Tebboune, “ne s’effrite pas avec le temps ni l’oubli, et ne peut faire l’objet de concessions ou de compromis”.

Le gouvernement français fait également face à un autre défi, surmonter les lois égoïstes nourries par l’esprit colonial, et permettre aux chercheurs d’accéder aux archives afin de corriger les erreurs historiques imposées par l’école coloniale et de les transmettre aux générations futures.

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