L’ONSC reçoit la “victime” de Kamel Daoud
Le président de l’Observatoire national de la société civile, (ONSC) NourEddine Benbraham, a reçu ce samedi Saâda Arabane, plaignante contre l’écrivain algérien Kamel Daoud et son épouse. Elle les accuse d’avoir volé son histoire personnelle pour en faire le sujet d’un roman, avec la complicité présumée de l’épouse de l’auteur, médecin de profession. C’est la première rencontre officielle d’Arabane avec une institution rattachée directement à la Présidence de la République, après que son affaire a suscité une large controverse en Algérie et en France.
Selon un communiqué de l’observatoire, la rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts visant à “accompagner Saâda Arabane dans son affaire, qui a attiré une grande attention au niveau national et international”. Le président de l’observatoire a réaffirmé son engagement à “suivre les dossiers touchant aux droits individuels et collectifs”, en insistant sur l’importance d’apporter un soutien aux personnes confrontées à des défis sociaux ou juridiques jugés injustes.
Tout en qualifiant cette initiative de contribution à “renforcer la solidarité sociale et à surmonter cette épreuve de manière équitable”, Arabane a exprimé sa gratitude envers les différentes franges de la société qui lui ont manifesté leur soutien.
La rencontre avec l’Observatoire national revêt une forte symbolique, notamment parce que cette affaire a dominé les débats sur les réseaux sociaux en Algérie et en France, divisant les avis entre ceux qui dénoncent une atteinte à la vie privée et ceux qui défendent la liberté d’expression et la créativité littéraire.
Ce rendezvous intervient après une activité organisée par l’observatoire en collaboration avec le Conseil national de l’ordre des médecins algériens, axée sur “l’éthique juridique et médicale dans le cadre du secret médical”. Cette discussion est pertinente dans cette affaire, puisque l’épouse de Kamel Daoud, en tant que médecin de Saâda Arabane, aurait eu accès à des informations confidentielles liées au traumatisme de cette dernière.
Arabane a en effet révélé qu’elle avait survécu à une attaque terroriste durant les années 1990 à Tiaret, où elle avait assisté au massacre de toute sa famille, échappant de justesse à la mort après une tentative de décapitation qui lui a laissé des séquelles physiques et psychologiques graves.
L’Observatoire a déclaré intervenir dans cette affaire pour “soutenir les débats professionnels et sociaux qui renforcent les valeurs éthiques dans la société”, et pour souligner “l’importance de la solidarité civile et de la confiance entre les citoyens et les institutions”.
Arabane a déposé une plainte en justice sur la base des dispositions du Code de réconciliation nationale et du Code pénal, tandis que Kamel Daoud a nié les accusations portées contre lui.