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La culture du temps chez les Algériens…,une richesse gaspillée

Si le respect du temps est considéré comme sacré en Occident et comme la clé du progrès des peuples, il représente pour la majorité des Algériens une richesse morale gaspillée, notamment dans nos relations quotidiennes et nos administrations. Cependant, ceux qui croient en le proverbe « Le temps c’est de l’argent » ont réévalué cette « monnaie » après avoir eu des expériences avec des institutions étrangères ou après avoir effectué leur service militaire.
C’est le cas de Hamid. A, un jeune homme qui, auparavant, ne prêtait aucune attention au temps et vivait de manière chaotique. Mais après son service militaire, il est devenu beaucoup plus discipliné et respectueux du temps.
Il raconte un incident qui a changé sa relation avec le temps : lors d’une rencontre avec une personnalité diplomatique allemande à l’hôtel El Aurassi d’Alger, il est arrivé avec sept minutes de retard à un rendezvous prévu à 10h30 du matin. Cette personne lui a fait un reproche sévère et a refusé de le recevoir, avant de lui fixer un autre rendezvous pour la fin de la journée.
Hamid explique qu’il n’avait pas pris le rendezvous au sérieux, pensant que l’interlocuteur l’attendrait même avec quelques minutes de retard. Mais ce « choc » a radicalement changé sa perception du temps, lui faisant comprendre à quel point il est précieux pour les étrangers, contrairement à de nombreux Algériens.
Pour les étudiants, le respect du temps est souvent lié à des obstacles pratiques. Taufik. Z, étudiant en communication, confie qu’il a du mal à évaluer son temps quotidien tout au long de l’année en raison de divers facteurs, tels que les problèmes de transport. Cela l’a privé de son activité de musique au centre culturel de Bab Ezzouar et l’empêche de réaliser plusieurs tâches dans une journée. Par exemple, obtenir un document administratif à la mairie peut prendre une journée entière.
Dahak Asma, une étudiante ambitieuse, considère le temps comme la moitié de sa vie. Pour elle, chaque moment perdu est un pas vers l’échec. Elle utilise son temps libre en dehors de ses études pour s’occuper des affaires des étudiants via des forums internet, au point de ne pas dormir pour aider ses camarades.
Certains étudiants observent que les professeurs formés dans des universités étrangères sont souvent les plus ponctuels, respectant rigoureusement les horaires des cours.
Le jeune Rafik Rezaki explique que le manque de respect du temps est dû à l’absence de responsabilité au niveau administratif en Algérie, précisant qu’il est très ponctuel dans ses relations avec les étrangers.
De son côté, Mohamed. B, employé dans une entreprise privée à Hydra, à Alger, fait du respect du temps une priorité, minutée à la seconde près, dès les premières heures de la journée. Pour éviter les embouteillages sur l’autoroute, il se lève tôt de Boufarik, à l’ouest d’Alger, car quelques minutes de retard peuvent entraîner une perte de temps considérable dans la circulation, le retardant ainsi au travail. Mohamed explique : « Si tu arrives en retard de quelques minutes, tu perds des heures ».
De son côté, son ami Mustapha (39 ans) ajoute : « J’essaie de diviser mon temps entre le travail, la famille et le repos. Cela n’est possible qu’avec un emploi du temps précis pour éviter toute confusion. Je ne veux pas sacrifier mon temps familial comme je le faisais auparavant en restant tard au bureau, ce qui m’éloignait de ma famille. » Depuis peu, il a mis en place un emploi du temps clair pour équilibrer sa vie professionnelle et personnelle.
Mustapha ajoute que d’un point de vue psychologique, il se sent mieux en équilibrant son travail et sa famille, car un travail excessif crée la confusion et nuit même à sa productivité. Il consacre aussi du temps à la pratique du sport et à des moments de réflexion en solitaire, pour se ressourcer.
Les agents d’entretien, les plus respectueux du temps : diverses expériences en Algérie
En ce qui concerne le respect du temps, les dirigeants des entreprises publiques et privées s’accordent à dire que les employés doivent se conformer aux règlements internes, y compris les sanctions financières en cas de retard au travail.
Dans ce contexte, un président d’une des communes d’Alger a souligné que les agents d’entretien dans sa commune sont les plus respectueux du temps par rapport aux autres employés. Il a précisé qu’il ne tolère aucun retard de la part des employés municipaux et qu’ils sont soumis à des sanctions conformément au règlement intérieur de la municipalité. Ces sanctions commencent par un avertissement, suivi d’un blâme, et dans une troisième étape, un prélèvement sur leur salaire mensuel. En dernier recours, un employé peut être soumis à une commission disciplinaire. Selon lui, la principale raison pour laquelle les Algériens n’honorent pas toujours les horaires est liée aux problèmes de transport et de congestion sur les routes.
De son côté, un directeur d’une entreprise publique située à la commune de Oued S’mar a expliqué qu’il privilégie l’embauche de travailleurs vivant à proximité de l’usine, afin de garantir leur ponctualité. Il a ajouté qu’il délivre des avertissements répétés aux travailleurs qui ne respectent pas les horaires. En cas de persistance du retard, ces travailleurs sont immédiatement suspendus de leur poste.
Le directeur a également souligné que les employés âgés de plus de 40 ans sont souvent les plus respectueux du temps, ce qui reflète l’importance de l’expérience et du sérieux dans l’engagement envers les horaires. Il a également mentionné un de ses employés, Zoubeir M (48 ans), un technicien industriel, qui considère le temps comme une partie intégrante de sa vie. Ce dernier organise sa journée avec un programme détaillé, optimisant chaque minute de son temps, et incarne ainsi un modèle de discipline et de respect du temps au sein de son environnement professionnel.
“Le temps peut devenir une marchandise invendable”
Du point de vue sociologique, le professeur en sociologie boubaker Djimli considère que l’une des caractéristiques des environnements sociaux sousdéveloppés est la perte de temps, qui découle généralement du chômage généralisé, du manque d’activité physique et de l’attachement aux futilités, combiné à l’absence d’un agenda personnel. Au fil du temps, cela se transforme en habitudes et comportements naturels au sein de la société.
Selon Djimli, il est essentiel de souligner que ce n’est pas seulement une question individuelle, mais aussi collective et sociétale. Chaque individu peut posséder une montre et ajuster ses aiguilles comme bon lui semble, mais il ne peut pas définir le temps comme il l’entend. Il doit synchroniser son propre temps avec l’heure localement et mondialement établie.
Cela montre que l’environnement social joue un rôle crucial dans la gestion du temps, car le temps est comme une monnaie qui circule entre les individus. Il doit y avoir une reconnaissance et une conviction de sa valeur pour pouvoir l’utiliser de manière adéquate.
Djimli indique également que les sociétés qui ont des projets et des travaux nécessitant une gestion continue du temps se distinguent des environnements où règnent le chômage et la paresse, où un excédent de temps devient une marchandise abondante mais invendable, ce qui fait baisser sa valeur.

 

 

 

 

 

 

 

 

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