Le secteur des transports en Algérie s’apprête à vivre un tournant majeur suite à une réunion cruciale présidée par le Chef de l’État, M. Abdelmadjid Tebboune. Des recommandations fortes ont été formulées, agissant comme une feuille de route pour l’avenir. Accidents tragiques récents, comme celui d’un bus à Ouled ElHarrach, ont mis en lumière de graves lacunes dans le système, incitant le gouvernement à prendre des mesures déterminées pour moderniser et réguler le secteur.

Les enjeux stratégiques des transports en Algérie

La réunion concernant le secteur des transports a débuté par un moment de recueillement en hommage aux victimes d’accidents récents, révélateurs d’un besoin urgent de réforme. Ce contexte tragique a mobilisé l’attention des autorités, conduisant à une série de décisions stratégiques. Parmi les enjeux principaux se distinguent l’amélioration des infrastructures, la régulation stricte de la circulation, et l’intégration de nouvelles technologies.

Les décisions prises lors de cette rencontre visent également à répondre à des problèmes de sécurité routière omniprésents :

  • Modernisation du parc de véhicules : L’importation de 10 000 nouveaux bus pour le transport public a été décidée. Cette mesure, sous le contrôle du ministère de l’Industrie, vise à remplacer les anciens véhicules souvent en mauvais état.
  • Renforcement de la régulation routière : L’instauration de nouvelles lois concernant la délivrance du permis de conduire et des contrôles périodiques a été annoncée. Cela inclut également des sanctions pour risques accidentels, envers les conducteurs comme les organismes de contrôle technique.
  • Responsabilité collective : Pour la première fois, la responsabilité des accidents sera étendue aux organismes chargés de l’entretien des routes. Cela implique une responsabilisation accrue de l’ensemble des acteurs du secteur.

Ces orientations ne se limitent pas aux transports publics. Elles touchent aussi le secteur privé. Des entreprises comme Renault, Transdev, ou Alstom pourraient voir leurs partenariats renforcés pour remplacer les infrastructures vieillissantes, en intégrant des solutions de transport durable qui répondent à la transition écologique.

Impacts de la recent tragédie sur les réformes proposées

L’accident tragique d’un autocar à Oran qui a entraîné de nombreuses victimes a suscité une réaction immédiate des autorités. Ce genre d’incident a accentué le sentiment d’urgence, entraînant une réflexion profonde sur la sécurité routière. Le Chef de l’État a ordonné une réévaluation des infrastructures de transport. Ceci comprend :

  • Évaluation des infrastructures existantes : Un audit complet pour identifier les zones à risque et les points noirs de la circulation à travers le pays.
  • Renforcement de la surveillance des routes : Les gendarmeries et la police nationale seront mobilisées pour appliquer strictement les codes de la route, notamment pour contrôler l’alcoolémie et la consommation de drogues chez les conducteurs.
  • Centres de contrôle accrus : L’augmentation du nombre de centres de contrôle technique permettra une détection précoce des risques.

Cette stratégie de réforme se veut aussi résiliente face à l’augmentation constante du trafic et aux nouvelles exigences de mobilité. Par exemple, avec l’essor des services comme BlaBlaCar pour le covoiturage, des considérations autour de la régulation de ces pratiques doivent être envisagées pour s’intégrer dans un cadre légal sécuritaire.

La nécessité d’une infrastructure durable

Une autre pierre angulaire des nouvelles orientations repose sur la transition vers une infrastructure de transport durable. L’intégration des technologies vertes et des véhicules à faibles émissions doit devenir une priorité. Par ailleurs, l’accélération de l’importation de roues et de pièces automobiles variées s’accompagne d’une réflexion profonde sur les carburants alternatifs.

Les acteurs traditionnels comme SNCF ou RATP, qui ont réussi leur transition écologique en Europe, peuvent servir de modèles. On peut envisager :

  • La promotion des véhicules électriques : Par exemple, l’élargissement du programme d’achat de véhicules hybrides ou totalement électriques pour les services publics.
  • Développement des infrastructures** : Créer des stations de recharge pour véhicules électriques à travers les villes et améliorer les réseaux de transport public en favorisant des systèmes intégrés.
  • Partenariats européens : Collaborer avec des entreprises comme Vinci Autoroutes ou Navya pour introduire des lignes de transport autonome, une méthode qui se propage rapidement dans plusieurs régions du monde.

Cette initiative s’articule autour de l’engagement du pays vers une réduction des émissions de carbone. Le lien entre le secteur des transports et les effets du changement climatique ne peut plus être ignoré. Et dans ce contexte, les réflexions sur l’innovation deviennent essentielles.

Type de véhicule Émissions de CO2 (g/km) Coût d’importation (en millions DA)
Bus diesel 800 3 000
Bus électrique 0 5 000
Bus hybride 300 4 000

Les défis associés à la transition

La transition vers un modèle de transport durable n’est pas sans défis à surmonter. Les freins à l’innovation peuvent être nombreux et variés :

  • Coûts d’adaptation : Les investissements nécessaires dans les infrastructures peuvent sembler prohibitifs à court terme.
  • Formation des conducteurs : La nécessité de former les chauffeurs à la conduite de nouveaux types de véhicules est évidente pour garantir la sécurité.
  • Acceptabilité sociale : La transition doit également prendre en compte l’accueil par le grand public et les usagers des nouvelles normes et réglementations.

En plus de la défense des intérêts environnementaux, il est impératif que cette transition s’inscrive dans une dynamique de développement économique. La création d’emplois liée aux nouvelles industries des transports pourrait compenser les pertes projetées dans les secteurs traditionnels.

Vers une régulation renforcée et des contrôles accrus

Un des axes principaux de la réunion a abouti à un renforcement significatif de la régulation du secteur des transports. Ce cadre réglementaire vise à systématiser les contrôles, accroitre la sécurité routière, et accompagner une transition vers une culture de responsabilisation.

Les mesures mises en avant incluent :

  • Des contrôles routiers renforcés : Audelà des contrôles de police traditionnels, des unités de gendarmerie dédiées à la sécurité routière seront mises en place.
  • Un système de sanctions adaptées : Cela impliquera une analyse des comportements des conducteurs, et des sanctions proportionnelles aux infractions, à réaliser lors des contrôles.
  • Education à la sécurité routière : Promouvoir des programmes éducatifs dès le jeune âge grâce à des collaborations avec des ONG et des autorités éducatives.

Il s’agit d’un véritable défi culturel, invitant au changement des mentalités et à l’adhésion de tous les acteurs. Les résultats escomptés sont clairs : une réduction significative des accidents de la route et une sécurité accrue pour tous.

Mesure de régulation Objectifs visés Calendrier d’implémentation
Contrôles routiers renforcés Réduction des comportements dangereux 2025
Système de sanctions adaptées Établir une culture de respect des règles 20252026
Programmes éducatifs Sensibilisation des jeunes 20252027

Collaboration entre acteurs publics et privés

Ces réformes ne peuvent être mises en œuvre sans une collaboration étroite entre le secteur public et les entreprises privées. Des partenariats avec des acteurs comme Keolis et Vinci Autoroutes deviennent essentiels pour garantir une mise en œuvre efficace des projets de transport.

Toutefois, ces collaborations doivent être encadrées par des lois visant à garantir la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Les entreprises doivent être motivées non seulement par la rentabilité mais aussi par leur impact sur les communautés, notamment dans le cadre d’initiatives localisées.

Ces propositions stratégiques, présentées au cours de la réunion, semblent poser les jalons d’une transformation majeure de la politique nationale de transport. C’est avec une vision ambitieuse que l’Algérie entre dans un nouvel ordre de mobilité, posant ainsi un cadre qui pourrait inspirer d’autres pays de la région.

المصدر: الجزائر الآن

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